Les locuteurs natifs sont-ils vraiment toujours meilleurs dans leur langue ?

Baptiste Derongs • 2 mars 2018
Locuteur natif

Il vous faut un commercial germanophone ? Réflexe

« Je vais recruter un natif, au moins je sais d’office qu’il aura le bon niveau d’allemand ».

Sauf que c’est une sacrée idée reçue.

Une personne native n’est pas forcément une personne qui ne fera aucune faute ou qui aura le « meilleur allemand » ou le « meilleur anglais ».

Il ne faut pas oublier que la langue n’est pas innée, même pour les natifs ! Eux-mêmes l’ont apprise, et certains la manient mieux que d’autres.

Donc pour embaucher, pas question d’y aller les yeux fermés. Recruter un locuteur natif peut être une mauvaise idée si vous n’avez pas prévu de l’évaluer. Il peut tout à fait avoir de gros défauts, même dans sa langue.

Voici quatre cas de figure très communs !

Il a du mal avec l’orthographe.

On connaît tous ce collègue qui met –er à tous ses participes. Ou qui termine ses impératifs en é. Pourtant, ce collègue a appris sa langue comme tout le monde à l’école.

Etre un locuteur natif n’est pas un vaccin contre les fautes d’orthographe.

Sorry guys.

Il parle assez mal.

Vocabulaire pauvre, erreurs de syntaxe, mauvais enchaînements logiques, phrases saccadées… Il y a mille choses qui peuvent faire qu’au fond, on a beau parler couramment la langue, on peut mal l’utiliser.

Il n’est bon que dans certains registres.

Prenez votre copain Maxime qui parle ce français châtié et ampoulé. Il a de la classe, c’est indéniable. Mais serait-il vraiment le plus adapté pour un poste de commercial ?

Savoir parler la langue ne fait pas tout, encore faut-il savoir naviguer entre les registres, ou maitriser celui que vous ciblez en tant que recruteur !

Trop formel ou pire, trop familier, et ça devient vite une mauvaise idée d’avoir choisi un natif sans vérifier.

Il ne sait parler qu’à d’autres natifs.

C’est important, la capacité à s’adresser à une clientèle non native.

Par exemple si vous recrutez un anglophone pour le marché européen en général, il vous faut un anglophone qui sache se faire comprendre d’Italiens et d’Espagnols.

S’il possède un accent atypique qui ne lui permet d’être compris que des siens, s’il parle excessivement vite, ou s’il ne sait pas recourir à un vocabulaire plus standard pour se mettre à niveau de son interlocuteur, alors ce n’est peut-être pas la perle rare que vous cherchez, parce qu’au final, il ne sera pas capable de remplir sa mission : vendre.

Dans ce cas mieux vaudrait peut-être un Italien parlant anglais avec aisance, qui a vécu l’expérience de se retrouver face à des natifs, qui saura s’adapter et n’utilisera pas de formules trop régionalisées.

Vous avez besoin d’embaucher un candidat parlant une autre langue ? Pour éviter ce type d’erreurs assurez-vous que vos recruteurs disposent d’un niveau dans la langue suffisamment élevé pour être capable de déceler ces particularités même chez des natifs. Ou alors confiez l’évaluation à des professionnels. Ceux-ci indiquent d’ailleurs souvent que ce ne sont pas toujours les locuteurs natifs qui s’en sortent le mieux.

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